Aux claques, aux amis qui en prennent, aux formations, aux étudiants, aux administratifs, aux enseignants-chercheurs, un peu plus de place à la faiblesse dans un mouvement plus fort.
http://nantes.indymedia.org/article/16952
La sociologie n'est pas qu'un sport : c'est mon combat, c'est mon dada
Dieu qu’il est intelligent d’être aussi méchant. Voltaire
Luis Prieto, sémiologue, définissait la communication en l’illustrant par les paroles de Léo Ferré : Mon bel amour, ma déchirure. Pour lui le drame de la communication est le même que celui de l’amour : on ne peut se mettre totalement à la place de l’autre, on ne peut être l’autre. Déchirer l’université, une discipline scientifique doit être un acte d’amour pour certains, mais comme les machos et les misogynes aiment les femmes. Sacha Guitry, élégant misogyne théâtral, aimait en étant contre elle, tout contre elle. Les violences à l’encontre de l’université d’où qu’elles viennent sont juste contre l’université et contreproductives par rapport à un mouvement qui n’a pas besoin de s’inventer des luttes et des combats tellement ce qui est devant nous est un enjeu : l’université comme lieu de l’action sociale pour tous et de la réinvention de chacun avec les autres.
Cet enjeu se trouve dans notre mouvement, mais au-delà dans toutes nos missions. C’était le cas avant le début de ce mouvement, et ce le sera après. Mais, il faut que cela le soit dans notre mouvement qui ne peut supporter le conflit « juste contre », mais le conflit constructeur de sens comme le propose la sociologie de Simmel. Nous devons développer la confiance et non la parano, l’être ensemble et non la division. Nous devons ensemble comme, cela était fait au début du mouvement, convaincre le ministère mais, aussi convaincre les populations et les territoires, s’adresser aux bons interlocuteurs comme le CROUS dans le cas du système boursier. Non seulement convaincre, mais aussi donner des moyens à ces interlocuteurs de défendre les intérêts de tous. Dans ce dernier-cas, il faut expliquer et partager la justice sociale et le traitement égalitaire de chacun dans la seule institution complètement républicaine dans ses valeurs de l’enseignement supérieur, l’université. Ce traitement égalitaire passe par une reprise des cours qui puisse assurer notre mouvement dans la durée et dans l’efficacité. Avec la justice sociale, il nous faut expliquer comme d’autres mouvements l’on fait les dimensions culturelles et évidemment économiques de notre participation à la société. Le système boursier dans un territoire comme celui de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse est plus que primordial : 43% de boursiers, 40% seulement des habitants d’Avignon qui payent l’impôt sur le revenu et le département le moins diplômé en France. Grâce à ce système boursier, ce sont les cafés de la ville qui font la vie étudiante, les appartements étudiants où s’invente la première autonomie. Avignon, depuis des années, perdaient des habitants. Cependant, l’université en développant notamment des formations autour de la culture a permis à l’intra muros de limiter les dégâts avec une vie et tout un quartier qui reprend du sens. L’université se développe en extramuros dans un projet autour des agrosciences à même de nourrir la réflexion sur la production alimentaire qui est avec la culture au fondement de notre département. Certains verront dans ces propos un localismes éhonté. Pourtant, ce sont bien ces raison locales qui fondent les forces de l’Université dans autant de raisons globales qui nous pensent à penser sa faiblesse. Ne renonçons pas aux pensées complexes face aux pensées monolithiques qui nous atteignent tous les jours. C’est parce l’université d’Avignon a toutes ces faiblesses qu’elle défend d’une manière plus forte toutes les universités. C’est depuis l’université d’Avignon et les 17 autres petites universités que les dotations universitaires ont été revisitées face aux 18 grandes et fortes universités du CURIF. Non pas contre ces dernières, mais pour réaffirmer le principe de solidarité entre les universités et les institutions. Quand nous nous insultons, nous ne parlons plus du fond, nous nous perdons dans des controverses rhétoriques avec certains relans conspirationnistes qui finissent toujours par dériver, nous n’avançons plus et pire nous ne préparons plus l’avenir au risque d’en être victime. L’université n’est pas une entreprise du CAC 40, mais un service public où les violences prennent le sens d’une attaque contre lui. Être seulement contre est une forme d’amour limitée et surtout violente.
Amour et violence à l’encontre de l’université ne doivent pas former le couple que certaines pratiques finissent par décrire. L’université n’est pas une femme battue, et pour qu’il n’y ait pas de médiation externe à notre communauté qu’elle soit légale ou politique : il faut réapprendre le vivre ensemble ou prendre des distances. Ce n'est pas en amoureux solitaire « contre », mais toute une université, une ville, un département, un pays en amoureux solidaires "pour" qu’il nous faut pour avancer ensemble. Et au-delà des institutions qui au niveau local par delà les clivages politiques soutiennent le projet de l’université, il faut que les habitants des ces territoires deviennent les habitants du projet de l’université et soutiennent sa communauté, ses étudiants, leurs bourses.
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