En 1999, dans le cadre de l'enquête sur les publics du Festival de Cannes dirigée par Emmanuel Ethis, Pierre-Louis Suet a été le premier photographe officiellement accrédité pour saisir le public. Cette drôle d'idée que celle d'immortaliser le public a quelque peu déstabilisé ses camarades photographes dans la mesure où d'une part, il était le premier accrédité à être officiellement autorisé à prendre des photos à l'intérieur du palais et d'autre part, il photographiait des publics lambda et même les photographes : l’accueil illustré ici en un condensé quelque peu « rude » par la photographie que nous avions intitulée "Honneur fait à un photographe des publics" illustre bien cette incapacité à considérer les spectateurs communs comme des individus qualifiés pour être photographiés de façon "officielle".
Lors du Festival 1999, Pierre-Louis Suet a constitué un catalogue avec pour chaque séance une photo du public. À la fin de cette édition, il a remis cet album à la direction du Festival qui a pu ainsi concevoir une image de son public.Depuis cette enquête, lors de chaque séance, le Festival de Cannes photographie ses publics pour mieux les imaginer.
Ce sera par un point d'honneur que se finira ce texte, l'université a à gagner en affirmant ses liens avec le monde socio-économique, et celui-ci aussi. Si l'on entend souvent qu'il faut mettre du professionnel au sein de l'université, il faut aussi pouvoir entendre mettre de l'université dans le professionnel.
http://www.erudit.org/revue/pr/2003/v31/n2/008755ar.html
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