jeudi, mars 22, 2007

Tete d'exergue 2001


Charles Nicolle m’a dit un jour, en parlant de notre collègue Vuillaume : « Il aurait donné sa vie, soyez sûr, il la donnerait encore, avec élan, pour faire une grande, une véritable découverte. » Dès qu’il aborde un tel sujet, Nicolle devient grave. Il a pourtant, mieux que personne, déjoué les caprices de l’esprit créateur. Il a souvent reçu la visite de l’ange.
Cette passion des savants en quête d’illumination, je la connais, je l’éprouve, je l’ai durement éprouvée. Sa vie ! Qui de nous ne la donnerait pour arracher un fragment, un éclat, une parcelle au noir diamant de la connaissance. Créer, en définitive, est la seule joie digne de l’homme et cette joie coûte beaucoup de peine. Nous, gens de la recherche, nous souffrons à notre manière qui n’est pas trop romantique. Nous savons parfois qu’il nous faut pourtant séduire l’inspiration, lui tendre des pièges, lui montrer « des lits pleins d’odeurs légères » ; Nous savons aussi que, parfois, la chance ne dédaigne pas l’homme endormi. Et nous nous assoupissons volontiers dans de petites besognes médiocres. Nous rampons sur notre chemin en espérant l’heure, l’heure de l’envol surprenant.

George Duhamel (de l’Académie Française), Vue de la terre promise, chronique des Pasquier,1934, Paris, Mercure de France, pp 93-94.

- Vous ne semblez pas songer beaucoup à votre enquête, dis-je enfin, interrompant la dissertation musicale de Holmes.
- Pas de données, encore, répondit-il. C’est une erreur capitale que d’échafauder des théories avant d’avoir des faits. Cela fausse le jugement.

Conan Doyle, Sherlock Holmes, une étude en rouge, 1995, Paris, Librio, pp 27-28

Exergue du mémoire de DEA de l'EHESS soutenu par Damien Malinas sous la direction de Jean-Louis Fabiani et tutoré par Jacques Cheyronnaud et Emmanuel Ethis : Des Spectateurs à l'Université. Éléments pour une sociologie de la culture cinématographique des étudiants.

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