mardi, avril 28, 2009

Deux miss se terrent à l’université d’Avignon

Une Avignonnaise à Miss monde Université
Publié le vendredi 28 novembre 2008 à 10H10
A Séoul, en Corée du Sud, l'Avignonnaise Fanny Carbonnel, 20 ans, pourrait dans les heures qui viennent décrocher la couronne de Miss Monde Université, qui en sera à sa 21e cérémonie. Etudiante en licence d'anglais à la fac d'Avignon, où elle a notamment joué à l'atelier théâtre, l'ex-élève du lycée Aubanel a été sélectionnée pour représenter la France. Passionnée de gym, de natation et de basket, Fanny aime aussi les langues étrangères. Dans ce concours universitaire, il fallait avoir entre 17 et 26 ans, mesurer au minimum 1m70 et être célibataire sans enfant. L'avignonnaise doit retrouver ses proches d'ici la fin du week-end.

Miss Képiblanc
Édition du lundi 27 avril 2009
C'était le clou de la première journée de Camerone, samedi soir : l'élection de Miss Képi blanc. L'heureuse gagnante du quartier du Général-Rollet de Laudun-l'Ardoise s'appelle M. Elle est âgée de 20 ans et vient de Roumanie. Elle est en France pour huit mois, fait des études de droit à l'université d'Avignon. Et porte plutôt bien l'habit militaire. Ses deux dauphines aussi, le képi en moins.

samedi, avril 25, 2009

Campagne d’admission pour la mention Stratégies du développement culturel



La campagne d’admission pour la mention Stratégies du développement culturel spécialité Médiations de la Culture et du Patrimoine – expositions, médias informatisés, muséologie, évaluation et spécialité Publics de la Culture et Communication - festivals, cinémas, événements, télévisions - est ouverte à compter du 23 avril 2009 sur le site de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse. Le dossier de candidature est à déposer avant le 8 juin 2009.

Les voyages forment la jeunesse



Déjà au moyen-âge, les étudiants de l'université d'Avignon devaient effectuer un séjour et un voyage européen : ils préfiguraient le programme Erasmus.



Vous souhaitez poursuivre vos études dans une autre culture universitaire et dans un cadre de vie différent? Vous désirez approfondir vos connaissances dans une langue étrangère, découvrir de nouvelles méthodes de travail et d'apprentissage, et développer des compétences interculturelles et personnelles?

Nos programmes d’échanges (ERASMUS pour les destinations européennes, et conventions bilatérales pour les destinations plus lointaines en Amérique ou en Asie, Afrique et Australie) vous permettent de réaliser ce projet grâce à notre réseau d’établissements partenaires dans le monde entier.

L'équipe du Service des Relations Internationales est là pour vous aider et vous guider dans vos démarches : principes des échanges, candidatures, contrats d'études, postes d'assistants et de lecteurs, bourses de mobilité ainsi que les mille et une choses à faire avant votre départ sont détaillés dans cette rubrique.





Nous avons le plaisir d'accueillir chaque année plusieurs centaines d'étudiants étrangers, venus du monde entier pour suivre des cours dans notre magnifique université. Divers dispositifs ont été mis en place pour faciliter leur installation et leur intégration.



> Un guichet unique d'accueil est organisé par le CROUS en début d'année universitaire, en collaboration avec le Service des Etudes et de la Scolarité et le Service des Relations Internationales (SRI) de l'Université, et avec le soutien du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les étudiants étrangers y trouvent de l'aide pour leurs démarches administratives (dépôt des demandes de titre de séjour, allocation logement, demande d'autorisation de travail etc.) et leur recherche de logement, ainsi que des informations pratiques. Il est ouvert chaque année de début septembre à fin novembre.

> Une convention a été signée avec la Préfecture de Vaucluse, afin de faciliter et d'accélérer le traitement des demandes de titres de séjour.

> Le SRI propose en début de semestre avant le démarrage des cours un programme d'accueil ouvert à tous les étudiants étrangers nouvellement arrivés (étudiants en échange, étudiants hors échange, étudiants du CUEFA, doctorants en séjour recherche). L'inscription est gratuite, sur demande au SRI. De nombreuses activités et séances d'information sont organisées (découverte de la ville et du campus, présentation de la bibliothèque, tombola, soirée étudiante, pot d'accueil, chasse au trésor, visite du Palais des Papes offerte par la ville d'Avignon etc.). Le prochain programme d'accueil a lieu du lundi 19 janvier au 7 février 2009 pour les étudiants étrangers arrivés pour le second semestre 2008/2009. Un programme de découverte des milieux socio-économique et culturel vauclusiens (visites d'entreprises, expositions etc.) est également mis en place pendant le second semestre, avec le soutien du Conseil Régional Procence-Alpes-Côte d'Azur.

> Des cours gratuits de méthodologie universitaire française et de soutien linguistique en Français Langue Etrangère ont été mis en place par notre Centre Universitaire d'Etudes Françaises (CUEFA) pour les étudiants en échange et hors échange.

dimanche, avril 19, 2009

Amoureux un peu moins solitaires, un peu plus solidaires

Aux claques, aux amis qui en prennent, aux formations, aux étudiants, aux administratifs, aux enseignants-chercheurs, un peu plus de place à la faiblesse dans un mouvement plus fort.



http://nantes.indymedia.org/article/16952
La sociologie n'est pas qu'un sport : c'est mon combat, c'est mon dada



Dieu qu’il est intelligent d’être aussi méchant. Voltaire

Luis Prieto, sémiologue, définissait la communication en l’illustrant par les paroles de Léo Ferré : Mon bel amour, ma déchirure. Pour lui le drame de la communication est le même que celui de l’amour : on ne peut se mettre totalement à la place de l’autre, on ne peut être l’autre. Déchirer l’université, une discipline scientifique doit être un acte d’amour pour certains, mais comme les machos et les misogynes aiment les femmes. Sacha Guitry, élégant misogyne théâtral, aimait en étant contre elle, tout contre elle. Les violences à l’encontre de l’université d’où qu’elles viennent sont juste contre l’université et contreproductives par rapport à un mouvement qui n’a pas besoin de s’inventer des luttes et des combats tellement ce qui est devant nous est un enjeu : l’université comme lieu de l’action sociale pour tous et de la réinvention de chacun avec les autres.



Cet enjeu se trouve dans notre mouvement, mais au-delà dans toutes nos missions. C’était le cas avant le début de ce mouvement, et ce le sera après. Mais, il faut que cela le soit dans notre mouvement qui ne peut supporter le conflit « juste contre », mais le conflit constructeur de sens comme le propose la sociologie de Simmel. Nous devons développer la confiance et non la parano, l’être ensemble et non la division. Nous devons ensemble comme, cela était fait au début du mouvement, convaincre le ministère mais, aussi convaincre les populations et les territoires, s’adresser aux bons interlocuteurs comme le CROUS dans le cas du système boursier. Non seulement convaincre, mais aussi donner des moyens à ces interlocuteurs de défendre les intérêts de tous. Dans ce dernier-cas, il faut expliquer et partager la justice sociale et le traitement égalitaire de chacun dans la seule institution complètement républicaine dans ses valeurs de l’enseignement supérieur, l’université. Ce traitement égalitaire passe par une reprise des cours qui puisse assurer notre mouvement dans la durée et dans l’efficacité. Avec la justice sociale, il nous faut expliquer comme d’autres mouvements l’on fait les dimensions culturelles et évidemment économiques de notre participation à la société. Le système boursier dans un territoire comme celui de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse est plus que primordial : 43% de boursiers, 40% seulement des habitants d’Avignon qui payent l’impôt sur le revenu et le département le moins diplômé en France. Grâce à ce système boursier, ce sont les cafés de la ville qui font la vie étudiante, les appartements étudiants où s’invente la première autonomie. Avignon, depuis des années, perdaient des habitants. Cependant, l’université en développant notamment des formations autour de la culture a permis à l’intra muros de limiter les dégâts avec une vie et tout un quartier qui reprend du sens. L’université se développe en extramuros dans un projet autour des agrosciences à même de nourrir la réflexion sur la production alimentaire qui est avec la culture au fondement de notre département. Certains verront dans ces propos un localismes éhonté. Pourtant, ce sont bien ces raison locales qui fondent les forces de l’Université dans autant de raisons globales qui nous pensent à penser sa faiblesse. Ne renonçons pas aux pensées complexes face aux pensées monolithiques qui nous atteignent tous les jours. C’est parce l’université d’Avignon a toutes ces faiblesses qu’elle défend d’une manière plus forte toutes les universités. C’est depuis l’université d’Avignon et les 17 autres petites universités que les dotations universitaires ont été revisitées face aux 18 grandes et fortes universités du CURIF. Non pas contre ces dernières, mais pour réaffirmer le principe de solidarité entre les universités et les institutions. Quand nous nous insultons, nous ne parlons plus du fond, nous nous perdons dans des controverses rhétoriques avec certains relans conspirationnistes qui finissent toujours par dériver, nous n’avançons plus et pire nous ne préparons plus l’avenir au risque d’en être victime. L’université n’est pas une entreprise du CAC 40, mais un service public où les violences prennent le sens d’une attaque contre lui. Être seulement contre est une forme d’amour limitée et surtout violente.



Amour et violence à l’encontre de l’université ne doivent pas former le couple que certaines pratiques finissent par décrire. L’université n’est pas une femme battue, et pour qu’il n’y ait pas de médiation externe à notre communauté qu’elle soit légale ou politique : il faut réapprendre le vivre ensemble ou prendre des distances. Ce n'est pas en amoureux solitaire « contre », mais toute une université, une ville, un département, un pays en amoureux solidaires "pour" qu’il nous faut pour avancer ensemble. Et au-delà des institutions qui au niveau local par delà les clivages politiques soutiennent le projet de l’université, il faut que les habitants des ces territoires deviennent les habitants du projet de l’université et soutiennent sa communauté, ses étudiants, leurs bourses.

mardi, avril 14, 2009

Comediante tragediante

Avignon - Coups de chapeau - A la pointe de la recherche

http://www.lepoint.fr/actualites-region/2006-03-09/avignon-coups-de-chapeau-a-la-pointe-de-la-recherche/1556/0/115442

Publié le 09/03/2006 N°1747 Le Point


Didier Josselin et Cyrille Genre-Grandpierre

Les « fous » du volant

Comment sortir de la dépendance automobile ? Telle est la question sur laquelle planchent ensemble, au sein de l'unité mixte de recherche (UMR) Espace, Didier Josselin et Cyrille Genre-GrandPierre. Le premier, chercheur au CNRS, spécialisé dans la cartographie animée et l'analyse exploratoire des données, a mis au point un système de transports à la demande, à mi-chemin entre le taxi et le bus. Ce système est déjà appliqué en milieu semi-rural dans le Doubs central. Une technologie que développe la société Prorentsoft, dont Didier Josselin est le fondateur. Maître de conférences, Cyrille Genre-Grandpierre s'intéresse, lui, à la « métrique des réseaux » : « Il s'agit de construire des réseaux routiers qui par leur agencement et leur fonctionnement soient moins profitables à la voiture, et qui laissent leur chance aux autres modes de déplacement », explique- t-il. Tous deux ont organisé l'an dernier un colloque international sur les systèmes d'information géographiques, reprenant ces questions.

Vincent Marc

Le sourcier scientifique

Hydrologue de 39 ans, Vincent Marc est enseignant-chercheur depuis 1996 au sein du laboratoire d'hydrogéologie, l'un des rares recensés en France. L'objet de ses travaux ? Comprendre comment l'eau circule dans les terrains, afin de gérer la ressource sans la perturber. « Nous utilisons des traceurs afin de déterminer comment les eaux se mélangent, et depuis quand l'eau de pluie est restée dans le sol. Cela nous permet notamment d'évaluer le temps qu'il faut à une eau pour se renouveler dans un endroit précis. » Après avoir étudié l'apport du Rhône et de la Durance dans la nappe de la Durance, qui alimente Avignon, il cherche aujourd'hui à comprendre les mécanismes d'écoulement des eaux dans des secteurs très érodés des Alpes-de-Haute-Provence : des zones de marnes (mélange d'argile et de calcaire) qui, lorsqu'il pleut, colmatent les retenues sur la Durance et ses affluents, rendant ces ouvrages inutilisables. Originaire de Rouen, Vincent Marc a travaillé pendant six mois, l'an dernier, au sein du prestigieux Centre d'écologie et d'hydrologie (CEH) de Wallingford, en Angleterre, sur l'impact de l'évaporation des forêts sur la ressource en eau d'un secteur naturel du pays de Galles. Il participe aussi avec l'Inra à un projet national sur l'impact des écoulements rapides sur la recharge et la qualité des nappes phréatiques.

Anne Pélissier

Les contrats comme passion

Cette jeune professeur montpelliéraine de 34 ans enseigne depuis septembre 2002 le droit civil, le droit international privé et le droit de la bioéthique à l'université d'Avignon. En outre, au sein du laboratoire biens, normes et contrats, qui compte une vingtaine de chercheurs, elle travaille sur les relations entre la personne humaine et le contrat. « En droit, il est en principe impossible qu'une personne soit objet de contrat. Or, lorsque l'on observe les transferts de footballeurs, on peut s'interroger sur le respect de cette règle fondamentale. N'est-elle pas détournée ? explique cette passionnée de droit. Dans quelle mesure la norme contractuelle permet-elle d'organiser la réification de la personne humaine, c'est-à-dire sa régression au rang de chose ? » Des travaux qu'elle expose dans un cours de troisième cycle et qui devraient bientôt faire l'objet d'une publication.

Marie-Claude Arnaud

Une mathématicienne internationale

Normalienne, directrice du laboratoire d'analyse non linéaire et géométrie, Marie-Claude Arnaud est l'une des rares femmes professeurs d'université en mathématiques. Passionnée par la recherche fondamentale, elle s'est spécialisée dans les systèmes dynamiques (des systèmes qui évoluent au cours du temps). Ce champ de recherche, qui connaît un renouveau en France depuis une vingtaine d'années, trouve des applications dans un grand nombre de phénomènes physiques : l'étude du mouvement des planètes, des trajectoires des satellites, ou encore de l'effet papillon en météo. A 43 ans, cette chercheuse de renommée internationale, qui a publié deux Mémoires à la Société mathématique de France, regrette que sa discipline attire de moins en moins d'étudiants. « Nous avons pourtant une très bonne école de maths en France » , souligne-t-elle.

Emmanuel Ethis

Le sociologue du cinéma

Venu à Avignon au début des années 90 pour étudier la communication dans le domaine du théâtre, Emmanuel Ethis, 39 ans, s'est rapidement passionné pour la sociologie du cinéma. « Le cinéma est le seul objet culturel fort dont toute personne a eu l'expérience au moins une fois dans sa vie. Aimer un film, c'est se définir à travers lui » , explique-t-il. Responsable adjoint du laboratoire culture et communication, un des piliers de l'université regroupant une quarantaine de chercheurs, il a à coeur de développer ce champ d'études, très peu exploré en France, contrairement à la sociologie de la littérature ou de la peinture. Auteur de « Sociologie du cinéma et de ses publics » (Armand Colin, 2005), Emmanuel Ethis prépare de nouveaux ouvrages sur la sociologie des stars et sur le rapport des cinéphiles au temps, ainsi qu'un livre sur la sociologie des comédiens. Vice-président du conseil d'administration de l'université, il poursuit également l'étude de la sociologie des publics des festivals, dont le deuxième tome, consacré à Avignon (après Cannes), paraîtra l'an prochain.

Guy Lobrichon

Un médiéviste passionné par les bibles

Ancien maître de conférences au Collège de France, Guy Lobrichon travailla avec l'historien Georges Duby pendant une vingtaine d'années. Arrivé en 2002 à l'université d'Avignon, ce médiéviste, directeur du laboratoire d'histoire, a choisi de donner des cours de la première année de DEUG au DEA. Spécialisé dans l'étude des éditions de la Bible au Moyen Age, il se consacre aux bibles géantes du XIe siècle, dont l'agencement des livres illustre les principes de la Réforme grégorienne, à une bible de poche du XIIIe siècle témoignant du développement des techniques d'écriture, ou encore à une bible ornée d'illustrations guerrières au temps des premières croisades... « Les historiens ont beaucoup à y glaner » , explique-t-il. Passionné par le thème de la musique comme « expression d'une société » , il a traduit « Le pontifical de la curie romaine », un livre de liturgie du XIIIe siècle qui accompagnait les cérémonies du pape. Eclectique, il a publié l'an dernier un livre consacré au personnage d'Héloïse (« Héloïse. L'amour et le savoir », Gallimard), moins connu que son amant Abélard. Il travaille aussi à la création d'un Centre d'études médiévales sur l'Europe avignonnaise. Ses derniers travaux portent sur le patrimoine matériel et immatériel tel que le concevaient la société et les familles des élites au Moyen Age.

Paola Ranzini

La commedia dell'arte

Elle rêvait de faire du théâtre ; elle a fini par l'étudier. Professeur d'italien, Paola Ranzini, 41 ans, a rejoint il y a deux ans l'équipe d'accueil d'études théâtrales de l'université, après un passage par l'université de Nice. Ancienne collaboratrice de Giorgio Strehler à Milan, elle a publié en Italie les éditions critiques des pièces et des Mémoires de Goldoni. Ses travaux portent aussi bien sur l'esthétique théâtrale que sur l'histoire « matérielle » du théâtre. A ce titre, elle s'est spécialisée dans la commedia dell'arte, telle qu'elle était jouée à Paris à la fin du XVIIIe siècle. Ses études se fondent sur une source inédite : un catalogue des objets, déniché à l'Opéra de Paris, et composé de 155 fiches recensant les décors, accessoires et personnages des pièces jouées à l'époque. « Comme les pièces n'étaient pas écrites, à l'exception de leur canevas, cela me permet de reconstituer leur action » , explique-t-elle. Un travail qu'elle publiera bientôt (la partie sur Goldoni l'a été en 2004), dans l'espoir de faire revivre le genre sur scène

vendredi, avril 03, 2009

Spectacle vivant et culture d'aujourd'hui Philippe Henry

Spectacle vivant et culture d'aujourd'hui - Une filière artistique à reconfigurer


Philippe Henry
Damien Malinas (Préfacier)
Paru le : 02/04/2009
Editeur: PUG
Collection: Art culture publics
Nb. de pages: 199 pages

Philippe HENRY est maître de conférences, habilité à diriger des recherches, au département Théâtre de l’Université Paris 8 – Saint-Denis. Sa recherche porte principalement sur la sociologie économique des arts de la scène et plus particulièrement sur l’étude des organisations théâtrales les plus modestes. Etudes publiées dans Théâtre / Public. Coordination de Arts vivants en France : Trop de compagnies ?, Editions l’Espace d’un instant / Synavi, 2007

Pour ceux qui veulent encore changer le monde…

Il y a de ça deux ans, à la suite d’un de ces cours de début d’année où on pose les cadres, références, sources, doctrines…, bref où j’égrenais une bibliographie sur la culture, j’ai été saisi par une étudiante, Colette : « Rien qu’aux titres des bouquins - Crise, fin, échec, essoufflement, incertitude, défendre, conflit, limiter, tragédie, malaise, tyrannie - que vous nous donnez à lire, on a bien compris que ça a changé… Et que nous, on n’y peut plus rien. Qu’on devra faire avec … Que le monde qu’on nous donne, il faut qu’on le prenne comme il est et que sinon, on n’a qu’à se casser». À vrai dire, je restais coi devant ce qu’elle venait de relever dans le cynisme de la situation, transmettre des savoirs sur la culture équivaudrait donc à en prévenir ceux qui voudraient y participer en en faisant leur vie professionnelle. Je peux ne pas renier cette dimension et même, y participer. Par contre, transmettre le fait qu’on ne puisse rien y faire m’a lancé depuis dans une longue discussion avec les étudiants en essayant partiellement de relativiser la corrosivité face à l’avenir de ces titres à un principe plus éditorial que descriptif du monde de la culture : je n’ai pas tout le temps réussi. Ceci dit, cela ne veut pas dire que le monde de la culture est rose, univoque, que ses pratiques ne sont pas complexes dans une société encore plus complexe où le modèle social ébranle les légitimités culturelles telles qu’on les a souvent décrites. Il vaut mieux aller en vacances à Bali et jouer au golf plutôt que d’aller au théâtre, en festival, lire des romans, écouter de la musique… Pourtant, il ne suffit pas de dénoncer Bali et le golf pour donner sa place à la culture, il faut la remettre dans son écologie. C’est ce que fait Philippe Henry en interrogeant la place du spectacle vivant et de la culture à l’aune des médias et des nouvelles technologies. Plus encore que l’écologie, il interroge l’économie de cette culture médiatiquement revisitée et comment ce système intègre et renouvelle des pratiques et stratégies identitaires. Et, il a raison : Colette, suite à nos échanges et surtout ceux avec ses camarades a créé sur Face Book, réseau social sur le net destiné prioritairement à rapprocher les étudiants et dipômés, un groupe intitulé Ceux qui veulent, espèrent, peuvent et vont changer le monde !! , ils sont 58. C’est un début.

Le principe de cette collection étant que l’auteur précédent préface l’auteur suivant, je n’ai « en vrai » jamais discuter avec Philippe Henry, pourtant, en lisant son ouvrage, c’est cette discussion qui s’est continuée et elle m’a changé. La forme la plus opératoire de ce changement est que, maintenant, par la manière dont y sont agencés, énoncés les idées, les propositions, les exemples, est qu’elle offre des points de discussion et d’appui pour changer le monde du spectacle vivant, de la culture et un peu plus, dans la mesure où Philippe Henry lui-même pense que ce milieu est exemplaire de la mue dans laquelle est engagée notre société. Il s’appuie sur des exemples concrets, mais ce n’est pas un rapport. Il ouvre des pistes, mais ce n’est surtout pas un audit. Ce qui nous est proposé ici ce sont des bases pour construire un projet avec les porteurs de projets.

Philippe Henry, Maître de conférences habilité à diriger des recherches en Études Théâtrales. Il propose ici une analyse qui ne se contente pas d’être d’interdisciplinaire –esthétique, sociologique, économique, communicationnelle -. Elle part de l’objet - monde de la culture- en interrogeant ses tensions, équilibres et déséquilibres depuis la précarité, au soutien et à la politique publics. En regard de cela, il s’intéresse aussi aux modes de gestions et formes juridiques privilégiés dans une véritable volonté d’autonomie face à la grande dépendance aux changements et à leurs orientations que vivent, en ce moment, les structures et formes culturelles. Pour le sociologue que je suis, il s’intéresse au modèle de production d’une œuvre telle que le décrit Howard Becker « en tant que produit d’une action collective : l’œuvre est alors au cœur d’une chaîne de coopération rattachant tous ceux qui participent à l’existence celle-ci ».


Comme cela a été le cas pour moi, cette année Colette, en tant que participante au monde de la culture - étudiante vouée à être une professionnelle, mais plus simplement en tant que passionnée- sera être enthousiaste de la lecture de cet ouvrage.